L’occidentalisme dans la rentrée littéraire 2019 chez Grasset

Dans une rentrée littéraire riche comme celle-ci où tout se confirme qu’ « ils ne lisent plus, ils écrivent », une pluie de livres a envahi les bibliothèques. On en retrouve des productions diverses, riches en sémantique et pleines de thématiques diverses. Parmi les multiples textes de la saison, deux textes particuliers, Rouge impératrice de Leonora Miano et Civilization de Laurent Binet, retiennent l’attention à partir de l’intrigue et de l’imaginaire construit derrière les œuvres de ces auteurs.

La littérature française et francophone a longtemps traité la question de l’orientalisme qu’il peut être question aujourd’hui de savoir si elle n’a pas oublié de traiter celle de l’occidentalisme. L’occidentalisme qui est ici le regard que portent les auteurs sur l’Occident. Dans une analyse uchronique, nos deux auteurs remettent en cause le pouvoir et le management de l’Occident en inversant les rôles dans le temps. Laurent Binet remonte à la période des explorations qui cette fois est marquée par l’échec des Européens et l’installation des Amérindiens en Europe. De son côté, L’écrivaine partagée entre la France et le Cameroun nous plonge dans un futur qui peut sembler effrayant pour les Occidentaux aujourd’hui. Elle nous plonge à Kaopia, dans une Afrique unifiée et terre d’accueil pour les sinistrés foulasi (Occidentaux).

Dans une dimension du choc des civilisations de Samuel Huntington, mais éloigné de la théorie du « Grand Remplacement » de Camus, ces auteurs remettent à l’ordre du jour la politique occidentale de la gestion de la différence. On croirait avoir du Houellebecq autour, mais non,  ceci peut nous ramener les yeux dans l’encre d’Amin Maalouf avec Le naufrage des civilisations.